L’installation Arc-en-cible, route de Luri (juin 2012 – Octobre 2013) constituée de 22 000 douilles de cartouches mesure environ 20 mètres de diamètre. La douille est l’indice dimensionnel qui donne à l’image sa résolution concrète. Montée sur tige et plantée dans le sol elle se fait fleur et, à la manière du pixel dans le monde virtuel, elles dessinent par touches de couleur, la forme circulaire d’un arc-en-ciel vu du ciel doté d’un cercle pupillaire noir. L’installation perçue comme une cible, un centre focal de la vision, peut se voir comme un œil à la rétine Arc-en-ciel et rappelle l’ocelle sur l’aile du papillon. Elle est conçue comme un signe magique et protecteur qui inverse en négatif le symbole destructeur de l’arme à feu présent dans la douille.
Si viser et voir ont la même racine étymologique (on vise à travers l’objectif d’un appareil photographique ou dans le viseur d’une arme), la notion de territoire est aussi liée à celle de sa conquête. En s’inscrivant dans le paysage agricole, l’objectif est de considérer cette conquête sous l’angle culturel en attirant l’attention sur la valeur esthétique des pratiques productives de l’espace, notamment agropastorales.