article Corse Matin I FULMINANTI
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Exposée depuis juin 2014 au cœur de la Corse sur une Zone d’Appui à la Lutte contre l’incendie (ZAL) l’installation I Fulminanti/ Les allumettes conçue par Laetitia Carlotti se situe sur le passage du sentier Mare à Mare qui reprend d’anciens tracés d’espaces cultivés à proximité de villages proches de Corte : Poggio di Venaco, Casanova, Riventosa.
A la marge des voies de circulation routière, elle est visible depuis la route départementale 40.
L’installation répond paradoxalement à l’usage de pare-feu alors qu’elle met en scène 30 allumettes géantes réalisées à partir de ressources locales : bois, laine et terre.
Le rapport mathématique entre la taille usuelle des allumettes (agrandies 1000 fois) et celle de la ZAL (100 m de large) règle le jeu d’échelle et ramènent la ZAL à la taille d’un sentier.
Ce motif fait implicitement référence à l’univers du conte notamment celui de La petite fille aux allumettes qui appuie la création à un substrat culturel.
L’installation est prétexte à de nombreux rendez-vous festifs ou pédagogiques. L’ensemble des actions menées autour de l’œuvre : sa mise à disposition au service de l’éducation, des loisirs et du tourisme, permettent de sensibiliser tant à ces pratiques artistiques qu’à l’évolution des paysages de Corse.
Conçu simultanément au projet d’installation, le film Sans feu ni flammes-Senza focu ne fiamme réalisé par Jean Froment suit pas à pas les différentes phases d’élaboration. Ce film va à la rencontre de la société des hommes et dresse le portrait d’un territoire composé de paysages dont l’homme écrit la légende à travers les temps, entre espace perçu, espace conçu et espace vécu.
La dimension co-opérative de ce projet essaie ainsi de répondre aux questions attenantes à la médiation des œuvres situées hors des circuits conventionnels de diffusion de l’art par la médiatisation.
Ce travail a fait l’objet d’un article publié dans la revue le lieu dit http://rga.revues.org/3267
I Fulminanti / Les allumettes, titre donné à l’exposition en langue corse (les allumettes), joue avec les sons et donne à en entendre un autre : fulminer. Pas de fumée sans feu, la question du nom propre donné comme commun dévie la question de l’art vers celle de l’identité culturelle.
