Résidence CoW-Working avec Matthieu DUPERREX

 

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Résidence COW-WORKIND de  Matthieu Duperrex

(11 – 23 février 2020)

artiste et théoricien, auteur de Voyages en sol incertainéditions Wildproject 2019)

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COW-PRODUCTION

Cadre général de production d’enquêtes artistiques de milieux, COW-PRODUCTION expérimente le partage d’un concept d’interventions artistiques en dehors des sentiers battus, où la pratique des chemins de traverse nous permet d’explorer la nature ensauvagée des paysages de Corse comme de partir à la découverte de notre nature férale.

Chacune de ces interventions artistiques, baptisée Cow-Working signe le projet artistique en devenir : COW-PRODUCTION.

Ce projet s’initie à partir du travail de recherche mené par Laetitia Carlotti, avec l’idée de re-visiter la notion d’arrière-pays en termes d’interactions et d’interdépendances existantes entre des organismes en présence.

La piste suivie est celle des vivants, des formes de vies qui se tissent et se trament à l’écart des voies de circulation mécaniques en collectant indices et témoignages des relations à l’œuvre.

A la suite du travail de Laetitia Carlotti sur la vache corse et de ses divagations dans des espaces de maquis accidentés mais libre d’accès, suivant les parcours d’un territoire commun du sanglier et de la vache dédomestiquée qu’attestent les laissées de chaque animal souvent relevées aux mêmes endroits, Matthieu Duperrex, directeur artistique du collectif Urbain, trop urbain, invité en résidence de recherche Cow-working pour Une traque artistique dans le maquis corse, propose de travailler à partir de la figure du sanglier (Sus scrofa) en éclairant des sémiotiques au croisement des ontologies analogiste et animiste.

Sanglier de l’élevage Vincensini & fils

L’intéresse particulièrement la double traque dont ces animaux font l’objet, par les chasseurs et par les scientifiques étudiant la propagation de la grippe porcine.

 

Matthieu Duperrex a débuté un Cow-Working en cherchant à comprendre le phénomène l’hybridation du sanglier et du porc corses. Le Cow-Working de Matthieu Duperrex n’est pas une traque du sanglier seul, mais plutôt le suivi des interrelations que cet animal provoque dans le territoire corse, notamment en exigeant des collaborations singulières entre des chasseurs, des éleveurs et des chercheurs en biologie animale. En effet, plus de 80 % des sangliers abattus par les chasseurs corses présentent un phénotype d’hybridation avec le porc.

Il part donc à la rencontre de compagnie de chasseurs, des éleveurs et des chercheurs de l’INRAE capables de renseigner sa curiosité.

exposition de queues trophées Vivariu

 

Pardessus tout le sanglier corse est une espèce sentinelle pour l’étude des zoonoses. Les sentinelles répondent d’une part à une logique « pastorale » selon laquelle le territoire est à préserver en dépit des risques qu’il affronte. Si elles sont parfois sacrifiées au bénéfice de l’alerte et de l’ordre collectif, comme au cours des chasses administratives, ces sentinelles impliquent d’autre part des humains qu’ils puissent adopter le point de vue des non-humains pour décoder les signes avant-coureurs d’un aléa.

Analysant les cheminements du génotype et les modalités de transmission des zoonoses, on met en question du même coup la (non-) fabrique du pays productif et les faillites du « désapprentissage » rural.

Des tentatives de co-apprentissages et des communautés de pratiques prolifèrent dès lors pour, au travers du sanglier, qualifier le territoire comme « zone critique », ce qui pour Matthieu Duperrex signifie la naissance d’un motif dialectique, esthétique et politique de l’interface pelliculaire entre des milieux en tension et soumis au développement incontrôlable des « écologies férales ».

 

Vous pouvez visionner la vidéo réalisée par Jean Froment

en cliquant sur ce lien

 

Ce travail donnera lieu à la présentation d’une esquisse artistique et à un débat autour de l’hybridation lors de la manifestation Nationale les Rendez-vous aux Jardins 2020 organisée par l’association arterra à la Fabbrica Culturale de Venaco, Paesotel E Caselle les 6 et 7 juin 2020 avec le soutien de l’association Casell’arte